Pardonner pour éloigner la souffrance

Le pardon est un mot clair, mais à la fois ombrageux. C’est de ne pas être austère face à une erreur. C’est l’acquittement d’une faute. C’est un don de soi après avoir été victime d’une injure. Puisqu’il n’est nullement nécessaire de signifier notre pardon à la personne visée, ce n’est pas non plus une réconciliation obligatoire. Le temps le permettra s’il y a lieu et si tel est votre besoin. C’est relatif.

Pour pardonner, ne blâmez pas et ne demeurez pas victime. Exprimez votre colère afin de vous en libérer, mais faites-le sans juger à voix haute, sur papier, devant un confident ou avec l’accompagnement d’un professionnel. Pardonner est un geste égoïste que vous posez pour vous dans le but de ne pas intoxiquer votre quotidien et votre vie entière. C’est une manière de vaincre l’amertume que vous entretenez envers le coupable. L’indulgence vous délivrera de l’animosité et vous aidera à passer au travers de cette étape pour ainsi évoluer vers le futur plutôt que de vous accrocher au passé.

Lorsque vous ressentirez la légèreté dans votre cœur et que vous n’éprouverez plus aucun serrement dans la gorge et la poitrine, vous aurez de bonnes nuits de sommeil, vous reconnaîtrez une cicatrisation, une rémission, une convalescence et vous vous sentirez élevé, vous saurez que vous aurez fait acte de pèlerinage.

Mon histoire

Question de réussir à vous convaincre que tous ont la possibilité de pardonner, je vais vous raconter, avec fébrilité, certains sévices que j’ai subi de personnes à qui j’ai aujourd’hui pardonné.

Lorsque j’avais un an et demi, j’ai été lancée au sol à partir d’un balcon par une gardienne. Heureusement, une personne m’a attrapée de justesse. Toutefois, cela m’a pris plusieurs années à comprendre pourquoi j’avais le vertige sur les balcons et les ponts. Pour mes 31 ans, je me suis donnée comme défi de surmonter cette peur en allant faire un parcours d’arbre en arbre. Ce fut tout un effort! Malgré le fait que j’étais exténuée à la fin de la journée, j’étais extrêmement fière de cet accomplissement. Je n’ai pas revu cette femme qui a eu un comportement idiot, mais je lui ai pardonné afin de pouvoir vivre heureuse et libre. Le pardon m’a aidé à réaliser ce défi.

À l’âge de quatre ans, le couple qui me gardait tentait de m’obliger à consommer de la drogue, mais en vain. Ils m’enfermaient alors dans leur chambre pendant plusieurs heures. Un jour, la dame a ordonné à son fils de me brûler la cuisse gauche avec un briquet. Toute mon enfance, j’ai été complexée par cette cicatrice. Aujourd’hui, je la trouve belle, car elle est voisine d’une tache de naissance. Le pardon permet de vivre la légèreté.

Une fois étudiante, j’ai souvent été victime d’intimidation de la part des élèves. Le jour où j’ai donné mon pardon, j’ai acquis de la confiance, je me suis sentie libre et je me suis permis une renaissance. C’est là que j’ai arrêté de subir des injures à l’école.

Finalement, j’ai fait acte de pardon à l’homme, un membre de la famille, qui a tué mon oncle. Pour y arriver, j’ai accueilli mes émotions, je me suis permise de les vivre pleinement. Ensuite, j’ai rendu hommage à mon oncle lors de ses funérailles afin de me faire du bien et de faire briller l’homme de coeur qu’il était. Avec le temps, j’ai constaté que le meurtrier est un homme TRÈS souffrant. Je crois que l’on naît tous bons. C’est la souffrance qui engendre des mauvais comportements et parfois la maladie mentale et l’abus de drogues et alcools . Malheureusement, ces éléments non-traités ni soignés engendrent des résultats regrettables et parfois horribles !

Vous savez, ce qui m’attriste, c’est qu’on met beaucoup d’attention sur les victimes, ce qui est tout à fait légitime, mais on tend à mettre de côté les criminels, les agresseurs et les personnes souffrantes. Alors, on ne règle pas la source du problème ! On applique un baume sur les blessés, un pansement sur le bobo et on s’arrête là.

En offrant de l’aide et des ressources plus accessibles et stratégiques aux mal-aimés, on contribue à une diminution des ravages. Je suis consciente qu’il y a toujours des exceptions, des cas sans issu et que toute personne doit subir les conséquences de ses actes et les assumer. Par contre, si on peut améliorer les choses, on y gagne ! Ce n’est pas la grandeur du résultat qui compte, mais bien de l’obtenir, peu importe sa taille.

Pour pardonner, ne blâmez pas et ne demeurez pas victime. Exprimez votre colère afin de vous en libérer, mais faites-le sans juger. Pardonner est un geste égoïste que vous posez pour vous dans le but de ne pas intoxiquer votre quotidien et votre vie entière. C’est une manière de vaincre l’amertume que vous entretenez envers le coupable.

Petit exercice

Dans une ambiance paisible, prenez un papier et un crayon puis écrivez toutes les émotions qui vous habitent aussi vulgaires soient-elles. Soyez vrai, spontané et sans analyse.

Plus tard, relisez-vous, ou refaites cette lecture devant un confident et brûlez votre lettre. Cela vous permettra de vider votre sac à dos rempli de pierres trop lourdes. Le calme et la paix retrouvés vous permettront de récupérer votre logique, de comprendre pourquoi vous avez vécu ces choses et de découvrir comment vous en sortir.

Répétez cet exercice aussi souvent que vous en avez besoin.

Connaissez-vous la date de la fin de votre vie ? Non. Alors, permettez- vous de voyager léger en pardonnant aux autres, mais d’abord et avant tout, à vous-même. Vivez heureux et libre !

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© Ce texte ne peut être utilisé sans l’autorisation et la mention de la source et de l’auteure Tina Normand.